Mehta de retour à Paris

Splendide soirée Brahms offerte par l’Orchestre de Paris ce vendredi 11 décembre dans une belle et bien pleine Philharmonie de Paris. Les abonnés et nombreux mélomanes étaient venus retrouver, après 20 ans d’absence à Paris, le grand Zubin Mehta. Au programme de ce concert le 1er concerto pour piano et la 1ère symphonie.


Daniel Barenboïm, annoncé au clavier, souffrant, était remplacé par Rudolf Buchinder, magnifique pianiste autrichien, de premier plan sur la scène internationale, sans doute pas assez connu en France : la preuve, sa première venue à Paris date de 2012 ! Un pianiste pourtant brahmsien jusqu’au bout de ses doigts puissants et virtuoses.
Mais, encore plus belle émotion, fut la beauté sonore de notre cher et bel Orchestre de Paris sous la direction de Zubin Mehta. J’étais heureux de « voir » diriger pour la première fois ce chef parmi les chefs.
J’ai retrouvé l’Orchestre de Paris subjugué comme il l’était sous la baguette inoubliable de Carlo Maria Giulini. Cet orchestre est vraiment capable d’être au plus haut niveau mondial quand il est dirigé par des chefs qu’il admire et respecte. (Ah, les violoncelles et, comme d’habitude, les solistes des bois et des cuivres !). Triomphe du public et des musiciens refusant de se lever et applaudissant le grand Zubin Mehta, 79 ans, aux 2 « par cœur » d’une précision impressionnante.
Et ces deux chefs-d’œuvre sont pour moi au sommet des sommets de la musique de tous les temps ! Je vivrais moins bien sans Brahms (entre quelques autres…).
Il y avait des micros et il faudra surveiller la retransmission pour ne pas manquer ces 2 grands moments. J’étais profondément heureux et ému d’être un parisien immergé, pour une soirée, dans tant de « germanité » exprimée par un orchestre français dont on souligne généralement les qualités de légèreté et d’élégance mais assez parfois étranger aux profondeurs musicales d’outre-Rhin !

Cette soirée de l’Orchestre de Paris et du grand chef indien Zubin Mehta sont de celles que l’on n’oublie pas.

Jean-Yves MOUREAU