Rien ne dépassait dans cette 42ème édition du Florilège vocal de Tours. En ce sens que tout s’est formidablement bien passé… encore une fois, certes, et, on se doit de le constater, l’organisation est de plus en plus performante. Même la météo s’est mise de la partie, car après un vendredi glacial, pluvieux… désespérant, pour les deux jours qui ont suivi, le soleil et la douceur (tourangelle il va de soi) ont eu le bon goût de venir réchauffer et illuminer les 17 chœurs en compétition (soit 7 français et 10 venus du monde entier, des Philippines à Porto-Rico en passant par les Etats-Unis ou la Norvège).
Là aussi rien ne dépassait. Aucune formation ne dominait vraiment les débats, et, a contrario, aucune n’avait volé sa place dans ces prestigieuses rencontres. Tant et si bien que le jury n’a attribué aucun Premier Prix durant ce Florilège. Je n’irai pas jusqu’à penser que le Grand Prix de la Ville de Tours qui couronne le meilleur chœur du Florilège a été attribué par défaut au « Coralia de la Universidad de Puerto Rico », au demeurant une excellente formation qui chantait avec le même bonheur la musique de la Renaissance, celle de Poulenc ou celle de l’Amérique centrale. Un régal même si on n’a pas atteint les sommets que nous avions connus, il y a peu, avec deux ensembles japonais en 2009 ou 2011 ou le chœur suédois de Simon Phipps en 2007. Mais nos Portoricains font de toute évidence de beaux vainqueurs. Face à eux, deux autres formations avaient attiré l’attention de la bonne dizaine d’Amis d’Arthur présents, et aussi des membres du Jury, à savoir, le chœur italien de femmes venus d’Arezzo avec son chef Lorenzo Donati et surtout le remarquable « Georgia State University Singers » d’Atlanta aux Etats-Unis sous la direction de Deanna Joseph.
Et cette dernière nous tient particulièrement à cœur puisque c’est notre lauréate 2013 du prix Arthur Oldham qui, rappelons-le, récompense un chef de chœur. C’est à elle et à ses quarante jeunes chanteurs que nous devons sans doute le plus beau moment, en tout cas le plus chargé d’émotion de ces trois jours, avec un gospel d’une qualité et d’une sensibilité formidables. D’ailleurs leur prestation de dimanche était en tout point remarquable. Dommage pour eux que, comme pour beaucoup d’autres, le programme imposé du vendredi ait été un peu trop sage et trop timide. Le samedi, les progrès étaient évidents avant le point d’orgue dominical (j’évoquerai plus en détail cette jeune chef dans les colonnes de notre gazette trimestrielle).
En conclusion, une belle édition du Florilège vocal de Tours avec de beaux moments, mais sans grand moment, avec de bons ensembles et un palmarès auquel j’adhère pleinement. Je suis sûr que certaines voix critiques se feront entendre regrettant l’absence de «Premiers Prix» en cette année 2013. Je pense qu’une telle récompense ne doit couronner que l’excellence. Or, soyons honnêtes, aucune formation ne l’a atteinte ni même tutoyée. Si un concours international du niveau de ce «Florilège Vocal» veut conserver sa crédibilité, il faut parfois avoir le courage de trancher dans le vif et de ne pas galvauder ses valeurs. Donc, longue vie à lui et à l’année prochaine du 30 mai au 1er juin 2014… on en rêve déjà!
JPL
Les amis d’Arthur au Florilège vocal 2013
merci à Anne Andreev
Lauréat du Prix Arthur Oldham : Deanna Joseph
Homogénéité quand tu nous tiens…