Festival de radio France à Montpellier 2014 (3)

Orage Montpelliérain, la parisienne regagne ses toits de zinc

 Festival terminé, quelques prolongations,

par Anne Andreev

« Frederico MOMPOU »

Diffusion le 9 août à 12h35 sur France Musique du concert du 23 juillet à 18h –  Philippe CASSARD piano

Philippe CASSARD rend hommage au compositeur Catalan Frederico MOMPOU

Pianiste doublé d’un humaniste soucieux de faire connaître, comprendre, aimer la musique, Philippe Cassard a construit son programme autour de Frederico MOMPOU. Les cinq romances sans paroles de Felix Mendelssohn, cinq pièces lyriques d’Edvard Grieg pour terminer à Grenade avec Claude Debussy, extraits des Estampes, la Terrasse des audiences du clair de lune, deux Préludes et Feu d’artifice éclatant. Charles Koechlin a sa place de compositeur peu joué avec trois extraits des Heures Persanes.Revenons à MOMPOU, clé de voûte du programme.

Extraits de Suburbis: (Faubourgs) El carrer, el guitarrista i el vell cavall (la rue, la guitare et le petit cheval)Evocation du mouvement fluide de la rue, puis un thème, broderie autour d’un si bémol obstiné tel le regard d’un enfant porté sur les évènements qui se succèdent en rondo. Les évènements apparaissent grâce à un langage libéré de tous modes. F. Mompou s’est totalement approprié les échanges avec G. Fauré, le groupe des Six et C. Debussy lors de son séjour parisien pour poursuivre sa recherche vers la « musique pure » hispanique. A chaque refrain, son regard se colore d’inquiétude, d’interrogation, de joie mais reste toujours empreint de poésie, le regard de Frederico Mompou ?

Cancion y danza n°6 Toute en suspensions nostalgiques, la chanson donne à écouter les non-dits, puis les volants volent et virevoltent dans la danse sur un rythme régulier mais vif et tournoyant, juste le nécessaire pour faire tourner les jupons, sans plus ni moins. S’ensuivent les préludes 6, 7, 8 et 9 dans cette veine minimaliste, inspirée, hispanique sans référence au folklore.

« Castor et Pollux »

Concert du 24 juillet à 20h « CASTOR et POLLUX » de Jean-Philippe Rameau version 1754, Direction Raphaël Pichon, ensemble Pygmalion.

Ce concert exprime tout le travail de recherche de Denis Herlin, musicologue, sur cette tragédie lyrique dont il nous a fait part lors des rencontres de Berlioz en collaboration avec le CNSMD de Lyon. Petit rappel des caractéristiques de la tragédie lyrique: écrite en vers, entièrement chantée, une troupe de danseurs, des figurants (nymphes …), un sujet antique, mythologie (Frères jumeaux dont l’un est mortel, tous deux amoureux de Télaïde qui aime Castor. Castor meurt, Pollux, se sacrifie pour le remplacer, Castor veut se sacrifier pour Pollux jusqu’à ce que Jupiter tranche en rendant les deux frères immortels, les gémeaux du zodiaque). Deux dates : 1737 et 1754. Dans la deuxième version, l’amitié prend place sur le sentiment amoureux de 1737. Le deuil personnel de JP. Rameau en 1737 fait-il place aux lumières en 1754 ? La recherche et l’analyse des sources de production contenant toutes les modifications de l’œuvre, adaptée par JP. Rameau pratiquement à chaque exécution seront déterminantes pour définir la partition du concert de ce soir, choix déterminés en dialogue avec Raphaël Pichon.

Un grand moment de musique, je préfère cependant attendre le prochain spectacle de cette tragédie Lyrique en spectacle total, avec danses et costumes à Montpellier, à Paris ou ailleurs !

Jean-Philippe-Rameau