Festival de radio France à Montpellier 2014 (fin)

Orage Montpelliérain, la parisienne regagne ses toits de zinc

 Festival terminé, quelques prolongations …

par Anne Andreev

 « Pierre-Yves HODIQUE »

concert du 25 juillet à 12h30 Pierre-Yves HODIQUE piano

Le festival de 2014 aura été marqué par des soucis de santé de musiciens et quelques changements de programmes des artistes présents. Nous rendons hommage à la réactivité des équipes (intermittents ?) qui ont géré en temps et en heure ces adaptations et souhaitons un bon rétablissement aux artistes tout en espérant les entendre lors d’une prochaine programmation. Venant écouter Cristian BUDU piano, l’accueil me donne le programme de Pierre-Yves HODIQUE piano. Normal donc.

Sonate pour piano 1.X.1905 de Leos Janacek.

Le premier mouvement composé d’un court thème égrainé en quelques notes. Avancées interrompues, reprises rythment de façon inéluctable cette marche incertaine d’un ouvrier manifestant à Brno. Pierre –Yves Hodique joue le second mouvement avec toute la profondeur harmonique que nécessite l’issue de cette marche vers ma mort. Les Amis d’Arthur Oldham ont ainsi l’alpha et l’omega de l’étendue de la sensibilité et de la créativité de Leos Janacek, le quatuor Thymos nous ayant offert le dernier quatuor « Lettres intimes », merveilleux chant d’amour à sa culture Moldave dansante et éblouissante de vie.

Leoš-Janáček(1)

Trois Préludes de Claude Debussy. Le jeu des contrastes de Henri Dutilleux. Sonate pour piano en si mineur SZ 178 de Franz Liszt

Jouées par Pierre-Yves Hodique, ces pièces toutes en impressions sont plus évocatrices que jamais. Particulièrement les sons et les parfums tournent dans l’air du soir, belles vagues de brise parfumée, (je n’ai lu qu’ensuite le titre), il a une capacité étonnante de tenir les sonorités qui se métamorphosent dans les progressions.
On redécouvre la sonate du maître hongrois. Ce ne sont plus seulement notes et thèmes, mais aussi un son global qui se construit, s’étoffe s’élargit, sur une progression totalement lissée. Toute la contemporanéité de Liszt devient évidente avec un jeu de pédales, de résonnances brillant. Merci Pierre-Yves Hodique de nous faire progresser dans l’écoute (ou l’entendement ?) de la musique, merci pour ce jeu qui rend intelligible tout le contenu musical et plus encore.

Concert du 26 juillet à 11h Raphaëlle Moreau violon, Pierre-Yves HODIQUE piano

Je suis encore un peu distraite par la mathématique des générations (cette belle violoniste aurait 18 ans) bien que La sonate pour violon et piano n°3 en ut mineur d’Edward Grieg suive son cours lorsque deux notes me ramènent au concert, ouf ! L’une « pas tout à fait juste mais pas tout à fait fausse » selon l’expression d’un de mes professeurs de chant très patient et la seconde un peu courte en harmoniques aigües. C’est dur de vieillir, en arriver là ! Lorsqu’une modulation donne tout son sens à l’expression de madame mère Poulenc « cette délicieuse mauvaise musique » lorsqu’elle jouait Edward Grieg.

Edvard_Grieg(1)

L’interprétation de la Havanaise en Mi Majeur opus 83 de Camille Saint-Saëns inspire le respect et le bonheur d’ “entrer ” en musique pour ce dernier concert. Le piano se fait contrebasse, porte ou disparait, le jeu de Raphaëlle Moreau prend sa pleine place, plénitude des sons, dextérité, musicalité, tout est là. La Sonate de Maurice Ravel pour violon et piano en Sol Majeur continue sur cet envol, quel talent et virtuosité, Pierre-Yves Hodique, de son piano sait pousser les artistes qu’il accompagne à donner le meilleur d’eux même, voire à se dépasser.
Finalement, » le meilleur pour la fin » ? sans vouloir porter ombrage à tous les autres jeunes solistes/talents que les Amis d’Arthur Oldham ne manqueront pas de suivre en concerts.