Festival de radio France à Montpellier 2014 (2)

Le soleil Montpelliérain plombe la parisienne ravie de constater qu’une valeur sûre persiste dans la mouvance sociétale actuelle.

par Anne Andreev

Duos de jeunes talents

Vendredi 18 à 12h30 Marc Bouchkov violon Georgiy Dubko piano

Marc Bouchkov, enfant du pays, entre en musique très tôt avec son grand père, qui avait probablement beaucoup voyagé. Les cinq mélodies pour violon et piano opus 35 de Serge Prokofiev sont jouées avec une richesse d’émotions dont la palette fait pâlir venant d’un jeune musicien. La virtuosité, la brillance éclatent pour notre bonheur notamment lors de la pièce contemporaine de Kissine. Georgiy Dubko vient du jazz, quelle belle intelligence rythmique, on a l’impression qu’il improvise en permanence, joue avec les thèmes aussi bien dans les pièces classiques, Johannes Brahms la sonate pour violon et piano N°3 que pour les pièces de sa génération caprice pour violon et piano écrit en 2011 de Victor Kissine né en 1953. Tous deux ont créé des arrangements de Les Hébrides de Félix Mendelssohn. Longue vie à ce duo dont les talents de chacun font éclore ceux de l’autre pour une musique vivante/vibrante quel que soit le répertoire entendu. En bref : Ils se sont bien trouvés ! A suivre …

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Samedi 23 à 12h30 Aurélien Pascal violoncelle Haochen Zhang piano

La sonate pour violoncelle et piano N°5 de Beethoven en ré majeur est jouée toute en contrastes, suite de dialogues soupirés dans lesquels Aurélien Pascal redonne l’élan, donne de la sensibilité pour deux face à un piano neutre de toute émotion malgré force gestuelle du pianiste. La pièce contemporaine de Jean-Frédéric Neuburger né en 1986 Souffle sur les cendres pour violoncelle et piano est écrite pour ce duo. Le piano est percussif, Haochen Zhang excelle laissant le violoncelliste rechercher des sonorités très subtiles, harmoniques avec une dextérité lui permettant de jouer des pizzicati en même temps que des accords avec l’archet ! L’équilibre sera trouvé dans la pièce de Francis Poulenc Sonate pour violoncelle et piano, tous deux sont tellement pris dans cette partition que les effets de scène n’ont plus leur place. Les thèmes chers à Francis Poulenc, les citations ressortent bien de cette fougue sonore. Le duo a trouvé sa cohésion … question de répertoire. Envie d’un solo de violoncelle pour le rappel, impossible bien sûr dans ce contexte où Haochen Zhang a eu l’élégance de rester très discret lors des saluts.

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