Hommage de Leszek BERNAT basse 1, membre du choeur pendant 15 ans, obligé d’arrêter de chanter en 1996.
Je suis profondément bouleversé et ému par le décès de Christian qui était pour moi un grand Ami, presque comme un frère. Je lui dois beaucoup. Ayant quitté la Pologne, mon pays, au moment où le parti communiste a déclaré la « guerre » à toute la société et après un très long séjour à l’hôpital parisien, c’est auprès de Christian que j’ai trouvé une vraie amitié, le soutien sans faille, la compréhension et quelqu’un avec qui j’ai pu partager mes passions musicales.
J’allais souvent chez lui pour déchiffrer les partitions, travailler des passages difficiles des œuvres qu’on préparait avec le chœur, enfin pour s’amuser, rire et tout simplement savourer ces moments privilégiés de la vie où on se sent tellement bien ensemble.
Mon fils jouait avec Henri, j’ai partagé le bonheur de Christian après la naissance de Marie, je leur faisais découvrir des plats polonais qu’ils adoraient.
C’est avec Christian que j’ai fait les grandes tournées de l’Orchestre de Paris: Israël, USA, Inde, Berlin, Japon, escapade en voiture à Edimbourg où nous avons chanté pendant le festival. La gentillesse, l’optimisme et la délicatesse de Christian étaient pour moi toujours quelque chose d’extrêmement précieux.
Dans des moments difficiles dans ma vie Christian était là pour soutenir et aider, à un moment il m’a même accueilli chez lui pour quelques jours. Il était même question qu’il viendrait avec sa petite famille chez moi en Pologne pour découvrir mon pays.
Quand j’ai quitté le chœur, j’ai encaissé quelques coups dur et la vie a fait que nous avons perdu le contact ce que je regrette énormément. Depuis déjà un petit moment j’ai cherché à retrouver nos liens, si forts, et j’ai appris que ça n’allait pas très fort pour Christian à cause de sa maladie. On m’a dit qu’il ne tenait pas à rencontrer les gens donc je n’ai pas osé lui imposer ma présence. Après quelqu’un du chœur rencontré par hasard dans un concert m’a donné le numéro de son portable que j’ai vite perdu suite au vol de mon téléphone. Et justement récemment je me suis promis de chercher de nouveau le contact avec Christian. Trop tard…
Et par malheur je ne peux même pas venir à la cérémonie des obsèques pour dire adieu à mon cher Ami car suite à l’accident dont j’étais victime, j’ai cassé le plateau tibial et je suis complétement immobilisé. La vie est bizarre…
Ce mercredi je serai de tout cœur avec vous tous, et surtout avec Henri et Marie qui ne se souviennent même pas de moi. Et je serai dans mes pensées et mes souvenirs inoubliables avec mon cher Ami Christian.
Bien amicalement
Leszek